Pour la troisième fois, le 25 Août dernier à Chinon, quelques privilégiés ont passé le Certificat d’Etudes Primaires lors du Marché à l’Ancienne jumelé avec le Comice Agricole cette année.
Michel ROUSSEAU, Président et grand organisateur de ce Marché a installé une vraie classe d’époque avec bureau à abattant, encrier en porcelaine, encre violette, porte-plume et plume Sergent Major, cartes au mur et tableau noir.
Deux anciens professeurs du lycée de Chinon et Proviseurs à la retraite sont venus prêter main forte à l’instituteur pour cet examen important.
Jean BADAIRE nommé Inspecteur d’Académie pour l’occasion (a gauche sur la photo) et Jean-Claude GUENET, surveillant pour la bonne cause (à droite au fond sur la photo ci-dessous) ont assuré leur rôle avec sérieux.
Pendant l’épreuve de la dictée ... des élèves attentionnés :
Texte de la dictée :
L’abbaye de Thélème
Rabelais nous indique que sur la porte était écrit en grosses lettres antiques ce qui suit : « Ci n’entrez pas, hypocrites, bigots, vieux matagots, marmiteux, boursouflés … filez ailleurs pour vendre vos abus ! »
Dans son livre sur Rabelais, Anatole France écrit : « Nous pouvons donc, en lisant Rabelais, nous figurer assez bien l'Abbaye de Thélème. C'est un bel édifice dans le goût de la première renaissance française. Les trois Grâces s'y montrent sur une fontaine au milieu de la cour. On lit ces mots à l'entrée : Fais ce que voudras. Dans cette abbaye, qui est celle de ses rêves, Frère François, dont l'esprit répugnait à toute contrainte, prend le contre-pied des règles ordinaires de la vie monastique. Les femmes sont admises à Thélème dans la compagnie des hommes. On y est libre, galant et riche. Ce sont trois grands points. Les deux premiers dépendent de l'humeur des thélémites. Le troisième est uniquement assuré par la munificence de Grandgousier. Ce prince a doté l'abbaye assez libéralement pour que les thélémites puissent passer leur temps en études libérales, en exercices d'arts, en joyeux devis, en plaisants entretiens. Rabelais ne songe point à nous dire à quelle somme cette richesse se monte ni comment elle est administrée. On nous demanderait plus de précision à cet égard, si nous nous avisions aujourd'hui de présenter un plan de phalanstère.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que ce moine, qu'on a peint comme un ivrogne et un goinfre, en traçant le plan détaillé de son abbaye, a oublié les cuisines ».
Au fond de la classe, le surveillant eut parfois du mal à canaliser l’exubérance du petit Honnet qui fit voler moult avions en papier.
François MALECAMP termine premier mais était malheureusement absent lors de la distribution des prix. Voici deux élèves heureux d’avoir passé et obtenu le « Certif » avec quelques cadeaux à la clé.
A noter qu’il n’y eut pas de remise de bonnet d’âne cette année mais comme l’an passé il aurait pu être attribué à Jean-Pierre HONNET pour indiscipline … !
Voici le fac-similé du diplôme qui sera remis aux lauréats .
